Ahhh … , voilà donc ce fameux vol de plaine tel que je pouvais me le représenter : une longue promenade dans le ciel à jouer à saute-mouton avec les nuages et à voir défiler une carte de géographie grandeur nature ! En fait de géographie, je la découvrais, et ce n’est qu’une fois au sol, la carte (papier) en main, que je me rendais à l’évidence : le gros tas d’immeubles vers lequel je ne voulais pas aller était bien Poitier.
Au décollage, avec les quelques fidèles et grâce à Jacques qui, stoïque, continue à nous treuiller même s’il sait qu’il ne pourra pas voler (c’est sûr, il faut tous que nous fassions cette formation !), les conditions étaient mitigés : un voile qui masquait le soleil, un vent d’Ouest qui faisait défiler les nuages et une curieuse composante Sud sur la piste… on a hésité sur l’axe de décollage et le premier essai de Greg n’a pas été concluant. Encore quelques minutes et le voile dégage le soleil, je tente ma chance.
Les premiers thermiques n’ont rien de folichon et je n’arrive pas à attraper le plafond, par contre la dérive est éloquente. Il n’y a pas le choix : se laisser emporter par le vent. L’idée me plait et Jaques qui à dû lire dans mes pensées, me souhaite bon voyage à la radio…
Les paysages commencent à défiler, le survol du Mervent est sans doute le point d’attrait paysager à conseiller dans les guides touristiques, après ce sont des champs qui alternent le vert et le blond, dans leur quadrillage irrégulier, mais organisé selon les grands axes de communication (terrestres). Des grands trous minéraux ponctuent la plaine, moi qui avait l’habitude de voir des carrières taillées dans le flanc des montagnes… Et puis régulièrement un axe s’illumine : les longues bandes d’asphalte toutes droites, réfléchissant la lumière du soleil se révèlent au moment de leur survol. Les villes elles, sont pour moi autant de points d’interrogation, j’ai une vague idée, mais tous les paramètres ne collent pas, c’est un peu déroutant… Au sol, les motifs changent, la trame est plus espacée, la paille domine et le vert se restreint à quelques bois et haies de limite de parcelle. Au ciel, les chosent changent elles aussi, les cumulus se font plus rares et plus haut des cirrus apparaissent, vers le sud un voile se forme. Mais je continue à trouver des ascendances, presque à regret car n’ayant pas les toilettes à bord, je commence à sentir un besoin pressent. Alors continuer ou ne pas continuer, c’est la première fois que je me pose cette question !
A l’Est une grande foret et un cours d’eau, au Sud une grosse agglomération, mais… si c’était Poitier…. damned la CTR ! Je control tant bien que mal avec un waypoint rentré lors de la compet des Pitroux, ouch, je suis à la limite ! En dessous une belle route file tout droit vers l’Ouest, il est temps de poser et de penser au retour…
Après avoir averti les freevolistes de ma bon retour sur terre qui, non sans quelques hésitations ont proposé de venir me chercher (belle preuve de solidarité !), j’ai décliné l’offre pour tenter le retour en stop, curieux de savoir quel allait être le moyen de locomotion le plus rapide… Un peu plus de 100 bornes à vole d’oiseau en 4h20 par les aires contre 3h par les routes… le pétrole à encore des beaux jours devant lui !
Il fait nuit quand j’arrive à st Jean, la lune brille dans le ciel, l’air est calme et frais, je savoure ce moment, cet état, que je serais tenté d’appeler le bonheur.
Voici encore quelques images et le parcours (http://parapente.ffvl.fr/cfd/liste/2011/vol/20118921), comme si vous y étiez !
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Mathis